Désiré et Lazarine : Une vie de roman 2de partie
Précédemment à cet article, je vous
parlais de mon arrière-arrière grand père Désiré Claude Reverchon, du moins du début de sa vie jusqu'à ses 44 ans. Après
une vie assez mouvementée et jalonnée de malheurs, il avait décidé
de tout quitter pour partir en Algérie, pour fuir dans l'espoir de
trouver peut être une vie plus agréable et surtout d'oublier la
mort de ses enfants.
Cette fois, je vais vous parler de mon
arrière-arrière grand mère Marie « Victorine »
Lazarine Boiteux, qui elle aussi n'a pas vécu une vie très calme.
C'est elle qui, dans mon arbre, m'a donné le plus de travail. Mais
après de très nombreuses années de recherches, j'ai enfin pu
retracer une grande partie de sa vie.
Marie Lazarine Boiteux
Sa recherche : un parcours du
combattant
D'elle, je ne connaissais que son nom
et ses prénoms,et encore j'ai eu de grosses surprises. Je n'ai même aucune photo.
Au cours de
mes recherches, je n'arrivais pas à la retrouver dans les archives
du CAOM. C'était avant leur mise en ligne. Sur les actes de
naissance, de décès et de mariage de mon arrière grand père, elle
était nommée Victorine Lazarine Boiteux, sur des papiers
administratifs elle s'appelait Victorine Brai.
Une fois les archives
en ligne, j'ai remarqué une certaine Marie Lazarine Boiteux, mais celle-ci s'était mariée plus tard à un homme qui n'était pas mon
arrière-arrière grand père. J'avais donc conclu que ce ne pouvait
être elle et j'avais abandonné cette piste.
Il m'arrivait quelquefois de laisser de
côté des recherches qui ne donnait rien pour y revenir plus tard
avec les idées plus clairs. C'est ce que j'ai fait pour elle à
plusieurs reprises et à chaque fois je trouvais un indice, une bonne
piste qui me faisait plus ou moins avancer.
Je suis donc revenu sur
la piste de cette Marie Lazarine, la seule Boiteux susceptible de
convenir, et j'ai creusé un peu plus en relevant des indices dans
les actes de mariage de ses enfants.
Des contacts avec des descendants de
Marie Lazarine m'ont permis enfin de faire le lien entre elle et mon
arrière-arrière grand mère. Elles se sont révélées être une
seule et même personne. Je l'avais enfin trouvé.
Mais remonter sa branche m'a demandé
encore plus d'efforts et de temps mais ce n'est pas ici le propos.
Sa jeunesse
Marie Lazarine Boiteux est née le 31
août 1842 à Alger, l'une des plus importante villes d’Algérie.
Illustration du Vieil Alger (source: Geneanet) |
Elle est la fille de Marthe Boiteux et,
est née de père inconnu. Marthe est blanchisseuse, elle a 26 ans et
habite au 78 rue d'Orléans dans le quartier de la Marine, quartier
aujourd'hui disparu. Deux sites très intéressants parle de ce quartier, à voir ici et là.
Acte de naissance de Marie Lazarine Boiteux (source: ANOM) |
Alger, la rue d'Orléans dans le quartier de la marine, gouache, Henri Hourtal |
A ma connaissance, elle n'a pas eu de
frère et sœur.
De sa jeunesse, je ne sais rien, juste
qu'elle déménage au 12 rue des Lotophages, toujours dans le
quartier de la Marine.
En 1854, sa mère Marthe devient la
légataire universelle d'Antoine Baumeyer, officier en retraite, âgé
de 56 ans à sa mort. Il lui lègue tous ses biens. J'ai cru un temps
qu'il pouvait s'agir du père de Lazarine mais il se trouve, après
étude de son parcours militaire, qu'il n'habitait pas encore
l'Algérie. Peut être que Marthe travaillait pour lui et qu'il
s'était pris de tendresse pour cette mère célibataire qui devait
travailler dure pour élever sa fille. Peut-être lui rappelait-elle
sa mère qui était, elle aussi, fille - mère célibataire.
Jugement héritage Marmod - Boiteux, Journal du Palais, 1856 (source: Gallica) |
Sa vie fut elle plus agréable alors,
je ne le sais pas.
Lazarine se marie le 5 juin 1858 à Alger
avec Jean Louis Rofast. Elle n'a alors pas encore 16 ans et exerce
déjà la dure profession de repasseuse.
Acte de mariage de Jean Louis Rofast et de Marie Lazarine Boiteux (source: ANOM) |
Son mari Jean Louis est ajusteur
mécanicien dans la Marine et est né à Touille, en Haute Garonne,
le 28 novembre 1833.
Jean Louis ROFAST (source: Geneanet) |
La mère de Lazarine, Marthe est
présente à son mariage mais étrangement je ne trouve plus trace
d'elle par la suite, comme si elle avait quitté l’Algérie.
Ils iront habiter au 1 rue des consuls.
Très vite Lazarine tombe enceinte.
Elle accouche d'un garçon, Émile Louis, le 15 mai 1859.
Deux ans plus tard, elle donne
naissance à une fille, Marie Henriette, le 7 octobre 1861.
Ils habitent désormais au 14, rue Bab
El Oued.
Le 28 mars 1864, un autre garçon voit
le jour. Louis Pierre naît le 28 mars 1864. A cette époque, ils ont
encore une adresse différente, ils sont domiciliés alors au 6
impasse Philomène, toujours à Alger.
Enfin, elle donne naissance à une
deuxième fille le 15 août 1868. Elle se prénomme Amélie Marie.
Ils ont encore déménager et habitent
maintenant au 2, rue de la Taverne.
Sa disparition et le jugement de séparation
Deux de ses enfants se marient en
1883 : Emile Louis se marie le 14 juin à Médéa avec Lucie
Marie Grégorio et sa fille Marie Henriette se marie le 27 septembre
à Alger avec Adam Frédéric Langlotz, un citoyen allemand. Mais
Lazarine n'y participe malheureusement pas. En effet, les deux actes
de mariage m'ont appris que Lazarine avait disparu depuis plusieurs
années.
Quand a t-elle quitté sa famille
exactement, impossible de le dire. Peut-être à la fin des années 1870. Un acte de notoriété a même été
établi pour constater sa disparition, mais impossible de le retrouver car ces actes ont, soit été
détruit à un moment donné ou bien ils sont encore dans les
Archives Algériennes.
Cependant, dans l'hebdomadaire des
Archives Commerciales de la France, le numéro du 13 janvier 1884
nous apprend le jugement du 5 février 1883 pour Séparation de corps
et de biens des époux Rofast et Boiteux.
Notification de jugement de séparation de corps et de biens, tiré du journal hebdomadaire des Archives commerciales de la France, 13 janvier 1884 (source: Gallica) |
Pourquoi cette rupture? Des indices
dans une lettre, écrite quelques années plus tard, et dont je vous
parlerez prochainement, me font penser à une situation conflictuelle
au sein du couple voir peut être à de la mal-traitance. Je ne vois
que cette hypothèse pour expliquer qu'une mère, de l'époque, fuit
en laissant ses enfants derrière elle. Mais bien sûr, ce n'est
qu'une supposition.
La prochaine fois je vous parlerez du
couple de mes arrières-arrières grand parents Désiré Claude
Reverchon et Marie Lazarine Boiteux, pour leur seconde vie.
Je viens de lire les deux articles sur Désiré et Lazarine. Quelle vie!! Hâte de lire la suite.
RépondreSupprimerOui, la vie n'était pas rose à l'époque. On a tous dans notre arbre ce genre d'ancêtre. Comme quoi les romans n'étaient pas loin de la réalité.
SupprimerLe suivant est en préparation. Le temps me manque un peu mais il arrive.